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19 décembre 2022

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Bianca « C’est sur mon travail que je suis jugée, pas sur mon handicap »

Rayonnante et volontaire, Bianca parle avec enthousiasme de son quotidien chez Lidl. « Je suis téléconseillère au service client centralisé », dit-elle avec un grand sourire. Sans tabou, elle évoque cet accident qui lui a coûté sa jambe droite, et la façon dont sa vie a changé, sans rien changer à son caractère.

Bianca, que vous est-il arrivé ?

Il y a quatre ans, j’ai été renversée par une voiture. J’ai perdu ma jambe droite, qu’il a fallu amputer. Aujourd’hui je me déplace soit en fauteuil, soit avec une prothèse. Au bout de deux ans de rééducation, je peux enfin retravailler depuis le début de l’année.

Est-ce que cet accident a changé la personne que vous êtes ?

Je suis toujours la même qu’avant (avec un grand sourire). Mon handicap ne me définit pas. Je n’ai pas changé de caractère. Si je me compare à une personne de mon entourage, handicapée de naissance (une forme d’autisme), ça a été plus compliqué de l’insérer, elle, dans la société. Je sais que ses parents ont eu beaucoup de mal, même à l’école, pour qu’elle puisse être intégrée.

Et vous, vous êtes arrivée au siège de Lidl à Strasbourg en début d’année ?

J’avais trouvé un premier emploi ailleurs. Mais les conditions dans cette autre entreprise ne me permettaient pas de me déplacer en fauteuil roulant. Uniquement avec ma prothèse. Or, au bout de quelques heures, elle me provoquait de terribles douleurs. Et, selon la météo, mon moignon me fait parfois beaucoup souffrir.

Si l’on peut sourire, vous êtes donc d’une certaine façon devenue la miss météo de l’entreprise !

Oui (avec un rire franc). Oui, et d’ailleurs j’aime beaucoup l’humour. Je trouve que ça brise les différences.
Concernant mes conditions de travail précédentes, mon médecin m’a conseillé de changer d’emploi, au risque de devoir retourner en rééducation. C’est là que je suis tombée sur une offre d’emploi chez Lidl, pour le siège strasbourgeois.

Vous rappelez-vous comment s’est passée votre embauche ?

J’ai été reçue, comme n’importe quel candidat. Même si la recruteuse a pu voir immédiatement mon handicap. Mais de toute façon, je l’indique sur mon CV.

Et ensuite, comment s’est passé le processus ?

On m’a présenté les locaux du siège. J’ai pu voir que les portes sont par exemple assez larges pour faire passer mon fauteuil roulant, ce qui n’est pas anodin pour moi.
Puis, comme tous les nouveaux ici, j’ai eu une marraine. Qui a été adorable, et m’a laissé prendre mes repères. C’était d’ailleurs ma première inquiétude : le regard des autres, qu’on m’assiste trop. Mais je n’ai jamais senti la moindre différence entre mes collègues et moi.
Je dois dire qu’ici, au siège de Lidl à Strasbourg, tout est mis en place pour nous faciliter la vie. Je m’inscris véritablement dans le slogan « Tous unis, tous égaux ». Je suis actuellement en CDD, j’espère vraiment rester ici.

Comment ont réagi vos collègues à votre arrivée ?

Comme je l’ai dit, je ne sens aucune différence. On ne me dévisage pas quand je passe, il n’y a pas de curiosité particulière. Je ne me sens pas différente ici. C’est sur mon travail que je suis jugée. Pas sur mon handicap.

Quelle serait votre définition toute personnelle du mot handicap ?

(Songeuse)… mmmh… Je dirais : une difficulté au quotidien. Tout simplement. Par exemple, pour venir au travail, je dois prendre la voiture. Si je prenais le train, j’aurais déjà toute la gare à traverser en fauteuil, puis prendre le tram, et encore me déplacer en fauteuil depuis l’arrêt. Ce serait très long. Donc, oui, je dirais que le handicap c’est une difficulté au quotidien.

Quel message passeriez-vous à un candidat ou une candidate handicapée qui pourraient hésiter à participer à la journée du 2 février 2023 

Ce que je peux leur dire ? Vous vivrez des choses bien plus difficiles dans la vie qu’une épreuve de recrutement. N’hésitez pas à mettre votre handicap sur votre CV. En tous cas, moi je serai là le 2 février !